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Un extrait du "Roi de la colline".

Publié le par Rafael therond

Voilà un petit extrait de la prochaine aventure de l'Agent Huit.

Bonne lecture.

"Huit était assis dans l’hélicoptère, il affichait un air faussement décontracté. Il était en transfert pour sa nouvelle mission, à New York. Il était impatient d’arriver. D’abord parce qu’il n’avait jamais été dans cette ville. Ce serait sa première visite à la Grande Pomme. Ensuite, et surtout, parce qu’il avait passé les six derniers mois à arpenter la jungle péruvienne pour d’interminables missions de reconnaissances. Il avait crapahuté dans cette contrée sauvage et isolée sur des centaines de kilomètres, à pied, tour à tour sous une pluie digne du déluge, sous une chaleur digne d’un désert du moyen orient et durant des nuits noires que n’aurait pas reniées un spéléologue. Ces missions avaient été non seulement épuisantes mais également pour la plus part sans intérêt. Pour couronner le tout ces derniers mois avaient été pour l’agent de l’unité XIII l’occasion d’un isolement forcé. Il n’avait pas vu d’autres êtres humains autrement que par la lunette de son fusil depuis bien trop longtemps.

Peu importe, maintenant je suis sur la côte Est, se dit Huit, Enfin ! Le cadre promettait d’être agréable et reposant. La mission elle ne semblait pas être des plus passionnantes. L’agent roux allait servir de garde du corps à un milliardaire appelé Bruce Wingfield. Le Commandeur lui avait dit que le riche magnat avait fait l’objet d’une tentative de meurtre par empoisonnement ratée il ya trois jours. L’auteur n’avait pas été capturé ni même identifié. Le danger était toujours présent pour Wingfield et celui-ci avait donc décidé de renforcer sa sécurité.

L’enchainement des événements était on ne peut plus logique et prévisible. Huit n’était même pas étonné que ses supérieurs aient accepté ce contrat. Ce qui le troublait c’était la manière dont le milliardaire avait pu prendre connaissance de l’existence de l’unité XIII. Le Commandeur avait mentionné la présence d’un intermédiaire. Il avait ensuite remis de faux papiers à son agent au nom de Brandon Heat. Un nom ridicule, pensa Huit, on dirait un personnage de série B, enfin.

En tous cas Wingfield ne savait pas réellement qui allait le protéger. Pour lui un contact l’avait mis en relation avec une entreprise de sécurité privée haut de gamme et très discrète. Huit jouerait le rôle d’un employé de cette société. Il avait apparemment été présenté comme un super vétéran de la sécurité. D’origine britannique naturalisé américain il était sensé avoir passé plusieurs années au sein des SAS, les forces spéciales du Royaume Uni. Voilà un bon moyen d’expliquer mes compétences comme agent, se dit Huit. De plus l’unité XIII justifiait ainsi de n’envoyer qu’un seul agent.

Et c’est suffisant pour jouer à la baby-sitter, se dit le jeune homme roux. Il ne pouvait s’empêcher de penser que de jouer le bouclier humain d’un richard pathétique, sans doute persécuté par un partenaire d’affaires qui s’était fait escroquer, n’était pas son métier. Huit se sermonna aussitôt de penser de la sorte. Son métier était d’obéir au Commandeur. L’obéissance était l’une des clés de la survie dans son monde. Je serais de toute manière vite fixé sur la teneur de cette mission, se dit l’agent, je serais arrivé d’ici une dizaine de minutes.

Le jeune homme ferma donc les yeux, respira profondément et attendit que l’hélicoptère se pose. Lorsqu’il sentit le sol entrer en contact avec les patins de l’appareil il décolla ses paupières. Il déboucla sa ceinture ouvrit la porte du véhicule et descendit à terre. Enfin tout est relatif, se dit-il aussitôt. Huit se trouvait au sommet d’un gratte-ciel de plusieurs centaines de mètres de hauteurs situé au beau milieu du quartier de Wall Street. A une dizaine de mètres de là se tenaient deux hommes et plus en retrait un groupe de cinq autres personnes, toutes vêtues de noir et des épaules aussi larges qu’un tronc d’arbre. Des agents de sécurité, se dit l’agent roux. L’homme qui était le plus proche de l’hélicoptère s’avança vers Huit qui fit également quelques pas dans sa direction. Il lui tendit la main en guise de salut.

-Bienvenue M. Heat, dit-il, je suis Bruce Wingfield.

-Merci, bonjour monsieur, répondit le jeune agent. "

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